Le tissage traditionnel maya au Guatemala

D’après la légende, le tissage au métier à tisser traditionnel trouve son origine auprès d’Ixchel, une déesse maya représentant la fertilité et la procréation. Ixchel a appris à la première femme à tisser, et depuis, la pratique s'est transmise de mère en fille, de génération en génération.

Cette technique ancestrale est toujours utilisée aujourd’hui par les femmes indigènes garantes de la transmission des traditions mayas.
Malgré l’importation par les espagnols du métier à tisser droit à pédales, cet artisanat est toujours présent au Guatemala. C’est notamment le cas à San Juan La Laguna une petite ville du Guatemala, au bord du lac Atitlán,  qui compte environ 6 000 habitants, dont la majorité fait partie des Tz'utujil (un des 21 peuples mayas). Cette activité de tissage permet aux femmes de concilier de nombreuses tâches, comme élever les enfants ou entretenir la maison, tout en gagnant leur vie.


Avant de procéder au tissage, il est nécessaire de teindre les fils de coton. Les tisserandes de cette communauté utilisent un procédé naturel hérité de leurs ancêtres : la teinture végétale. Elles font d'abord bouillir de l'écorce de bananier pendant plusieurs heures, puis trempent les fils dans le liquide obtenu afin de constituer un mordant naturel.

Les femmes mayas utilisent les ressources que leur procure leur environnement naturel : curcuma, coquille de noix de coco séchée, indigo, bois d'acajou, bois de cèdre ou encore feuilles de café. Les plantes sont bouillies et une fois que la teinture atteint la couleur désirée, les artisans filtrent les plantes. Les fils sont ajoutés à la teinture et trempés jusqu’à l'obtention de la couleur désirée.



Ils sont ensuite retirés de la teinture et séchés à l'air libre.



L’autre opération préliminaire au tissage consiste à préparer la largeur et la longueur des fils. Les tisserandes utilisent des piquets, plantés dans le sol ou sur une planche, autours desquels on enroule les fils pour former des entrecroisements.
Les écheveaux ainsi obtenus sont prêts à être montés sur le métier à tisser. Cette technique est appelée l’ourdissage.



Il est maintenant temps de passer au tissage. L’extrémité du métier à tisser est attachée à un arbre, un poteau ou un mur. L'autre extrémité du métier à tisser est enroulée autour du dos. Les tisserandes adaptent la tension en avançant ou en reculant son dos.



Bien que rudimentaire, le métier à tisser permet de réaliser des motifs d’une grande diversité. Les motifs textiles varient selon les communautés, et les techniques et couleurs sont souvent révélatrices d'un village ou d'une région spécifique.

Si les textiles tissés sont utilisés pour les vêtements de tous les jours, ils sont également incorporés dans les cérémonies et les rituels anciens.
Le vêtement traditionnel des femmes se compose d'un huipil, un chemisier, porté avec une jupe appelée « corte », est fixée à la taille par une ceinture tissée.
Merci à Aura, Ana Maria, Cecilia, Alejandra, EstelaEufemia, Maria Rosaria, Vincenta, Angelina... de perpétuer cet artisanat ancestral et de porter fièrement leurs tenues traditionnelles. 

Crédit photos : Mayanna et Lexiehc.

Remerciement à Mayanna de nous avoir fait découvrir ce savoir-faire maya.